"Tout l'univers nous contemple" (chant lyonnais de la Ligue noire)

Au commencement il y eut un livre.
Et ce livre secret mit au jour la société discrète d'une ville à nulle autre pareille. Et la forteresse du dieu Lug fut alors mise en lumière.
Cette forteresse, c'était Lyon. Cet ouvrage, c'était Calixte ou L'introduction à la vie lyonnaise de Jean Dufourt. 

Nous vous invitons à humer aujourd'hui le fumet qui s'exhale de la plus élégante des villes. Lyon a la banale réputation d'être la capitale de la gastronomie, sa merveilleuse cathédrale jouit du titre inviolable et historique de primatiale des Gaules, son architecture vous ouvre les portes de l'Italie colorée.
Plus avant, entre Saône et Rhône, se joue, depuis des siècles, la pièce la plus délicieuse d'une société aux codes immuables. Rien n'est venu, rien ne viendra la bousculer. Il s'agit de la vie délicate des bonnes familles lyonnaises. De l'ouvrage précité, qui laisse percer une partie de ses secrets, Edouard Herriot lui-même, alors maire de Lyon, disait à l'auteur : " Vous avez donné une excellente expression de l'esprit lyonnais... Vous nous avez présentés avec nos plus charmants défauts... ". L'esprit lyonnais... Ami de La Gazette, voici ce qui doit aiguiser ta curiosité.
Rompant avec l'uniformité monotone des grandes villes françaises, Lyon vit, jalousée de sa beauté ciselée, entre Fourvière, la colline qui prie, et la Croix-Rousse, la colline qui travaille. Les enfants de canuts et la jeunesse dorée se marient, le temps d'un match du bien-aimé Olympique Lyonnais, sous la bannière de la Vierge Marie, protectrice de la  ville. 

À Lyon, l'élégance s'épanouit sous toutes ses facettes. Comme vous pourrez le lire avec délectation dans l'ouvrage de Calixte, véritable livre de chevet du bon lyonnais, le jardin d'Eden est sur la presqu'île.

Elle ne peut avoir joui d'un âge d'Or, au même titre que les Aztèques, les princes des sources du Nil ou la dynastie Ming. Non, Lyon est cette ville aux cent âges d'Or que chaque génération saura vous conter. 
La Gazette a vécu celui, mythique, des années 80 où l'aristocratie d'Ainay terminait ses alliances avec la bourgeoisie des Brotteaux. Les soirées de rallye d'une jeunesse bien éduquée rassemblaient filles de Chevreul et garçons des Maristes. C'était le temps des loafers Sebago et des Alden, c'était le fantasme du trop onéreux Façonnable et de l'unique Casual, pur produit lyonnais.

Notre conseil :
Un billet ne vous reproduit que très imparfaitement la perfection de la cité lyonnaise et de ses soieries. Allez à la rencontre des familles "canal historique", bordez-vous, au nord, par les Terreaux, au sud, par la gare de Perrache, à l'ouest, par la gracieuse Saône, à l'est, par le Rhône tempétueux. Ici, c'est la presqu'île, ici, c'est Lyon, ici a prospéré la grâce. 

L'aube sur la passerelle et l'église Saint-Georges... Vous cherchez le paradis ? Vous brûlez. 

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